Le saviez-vous? Cela fait aujourd’hui plus de vingt ans que l’Anjou blanc a entrepris un travail de reconnaissance de certains de ses terroirs.

L’aire d’appellation Anjou, créée en 1936, est une zone assez étendue qui englobe également toutes les appellations de vins doux de cette région. Elle aurait donc un intérêt à valoriser les grands terroirs propices aux vins blancs secs.

Des Crus pour remettre au premier plan le Chenin et les vins secs

Mais pourquoi effectuer cette démarche? Il y a plusieurs années, les vignerons ont commencé à produire davantage de vins blancs secs, dans une région où les liquoreux régnaient en maître, avec des appellations comme Coteaux du Layon, Bonnezeaux, … En effet, il leur semblait plus judicieux de ne pas produire de vins doux lorsque le millésime ne le permettait pas.

En produisant ces vins blancs secs certaines années, les producteurs se sont alors rendus compte du plein potentiel du Chenin vinifié en sec, surtout sur certaines aires géographiques. L’idée est donc aujourd’hui de valoriser ce potentiel du Chenin sur les vins blancs secs, sans pour autant stopper la production des vins blancs liquoreux.

5 Crus pour commencer

Le travail de connaissance des meilleures aires géographiques pour le Chenin en vin blanc sec a amené le syndicat à sélectionner 5 premiers Crus et à déposer un dossier en décembre 2021 auprès de l’INAO pour la reconnaissance de ceux-ci.

Ces cinq Crus sont:

  • Montchenin, sur 63 hectares, qui comporte un sol essentiellement schisteux et qui se situe à la source du Layon.
  • Les Treilles, sur 2,7 hectares. Cru monopole situé en plein milieu d’une réserve naturelle, aux coteaux prononcés, et aujourd’hui cultivé par le Domaine Belargus.
  • Les Bonnes Blanches d’une surface de 11 hectares où on retrouve un chaos géologique intéressant et des pentes assez intenses.
  • La Tuffière, d’une surface de 2,43 hectares, exploité par un seul vigneron et sur des sols davantage calcaires.
  • Ardenay, situé sur un lieu-dit et qui compte 13 hectares produit par trois vignerons dont Patrick Baudouin, co-président de l’appellation.

Aujourd’hui, il existe un cahier des charges non officiel, voté par les vignerons en 2013 et qui impose les règles suivantes:

  • la production d’un seul cépage, le Chenin;
  • l’nterdiction de chaptaliser;
  • l’nterdiction d’utiliser la machine à vendanger;
  • un élevage plus long des vins.

Actuellement, les vignerons attendent donc le verdict de l’INAO et préparent de nouvelles demandes de reconnaissance pour d’autres zones géographiques.

Une nouvelle histoire serait-elle en train de s’écrire pour le Chenin blanc sec en Anjou?

J’ai découvert cette démarche de reconnaissance lors du Val de Loire Millésime en avril dernier. A cette occasion, nous avons passé une après-midi à la découverte de ces 5 Crus potentiels en dégustant une vingtaine de vins et en visitant le vignoble en compagnie d’un géologue.

Pour ma part, la qualité des vins est là. On a, de manière générale, de jolis vins de gastronomie avec de la fraîcheur mais également de l’amplitude, aux finales présentant de beaux amers

Par contre, à ma question posée auprès des vignerons sur les caractéristiques communes de chaque cru, les réponses sont restées parfois très floues. Peut-être un élément à travailler ou à retravailler en vue de préparer une communication efficace autour de ces potentiels futurs Crus.